ÉDITORIAL

 

Ça sent la fin…

 

Le Bénin aborde un virage cyclique de son histoire avec l’élection présidentielle de 2026 qui consacrera une transition à la tête de l’Etat. Il n’y a plus l’ombre d’aucun doute sur cette transition quand on s’en tient aux récentes déclarations du président Patrice Talon et à l’alinéa 2 de l’article 42 de la constitution révisée en 2019. Sauf en cas de cataclysme, Patrice Talon passera le témoin à un successeur en avril 2026 pour la beauté du jeu démocratique en vogue au Bénin depuis 1990.

 

Ainsi, comme dans toute démocratie, à un tel carrefour de l’histoire politique du pays, le peuple se retrouve face à deux issues. La première est d’adouber la dynamique du président sortant en plébiscitant son candidat, ce qui n’est jamais arrivé au Bénin depuis l’avènement du renouveau démocratique ; ou soit, changer de cap en portant au pouvoir le candidat de l’opposition pour autre expérience. Alors, entre changement de cap et la continuité de la dynamique en cours, les signes avant-coureurs se précisent dans le ciel politique béninois. 

 

Sauf par surprise, ça sent beaucoup plus la fin de la rupture. Cette odeur est portée par des inquiétudes et des frustrations qui se multiplient dans le rang des thuriféraires du pouvoir. La question de la désignation du dauphin reste donc la boîte de Pandore la plus redoutée. Déjà, Bertin Koovi tire la sonnette d’alarme en invitant le chef de l’Etat Patrice Talon à travailler pour un choix consensuel impliquant les deux grands partis de la mouvance. Invité sur la chaîne E-télé, il trouve également que le vote de la loi sur la chefferie traditionnelle peut jouer en défaveur du dauphin. Pour le spécialiste de l’économie fondamentale, c’est inquiétant de voir Patrice Talon en plein dans la gouvernance dans une période qui devrait être caractérisée par des actions électoralistes. En ce moment, l’opposition force la relecture du code électoral. 

 

Edouard ADODE 

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