NETTOYAGE DE L'ESPACE MÉDIATIQUE AU BENIN Edouard Loko sort un gros balai contre les toiles d'araignée . Mais un danger au pied du nettoyeur !
13 févr. 2025NETTOYAGE DE L'ESPACE MÉDIATIQUE AU BENIN
Edouard Loko sort un gros balai contre les toiles d'araignée
. Mais un danger au pied du nettoyeur !
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L'un des engagements forts pris par la septième mandature de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (Haac) présidée par Edouard Loko est l'assainissement de l'univers des médias au Bénin. Ainsi, après avoir observé les mouvements pendant tout un semestre, les premiers actes de l'accomplissement de cet engagement sont de plus en plus perceptibles. Déjà vers la fin de la deuxième session ordinaire de l'institution au titre de l'année 2024, des suspensions de certains médias sont prononcées et d'autres mesures d'accompagnement à l'endroit des organes de presse du secteur privé sont annoncées. Sans désemparer, le secrétariat général de l'institution invite à travers un communiqué en date du mardi 11 février 2025, les journaux et sites internet non autorisés à cesser de paraître. Par la même note, les promoteurs de ces médias sont priés de se conformer aux exigences administratives requises pour exister légalement.
La Haac affiche ainsi sa volonté de redorer le blason de la presse béninoise qui depuis quelques années a perdu ses lettres de noblesse. Une volonté qui certainement amènera chaque professionnel des médias à exercer dans un environnement plus sécurisé où chacun pourra tirer toute la fierté liée à ce métier. Ces actions se révèlent donc comme un grand coup de balai pour débarrasser la presse béninoise des toiles d'araignée qui s'y tissent en l'emporte-pièce et qui rendent désagréable la maison commune.
Il s'agit d'un chantier fastidieux qui requiert le soutien de toute la presse béninoise à l'endroit de l'équipe d'Édouard Loko qui déjà se démarque bien des précédentes. Mais sur ce chantier, il est aussi important d'éviter le piège de caporaliser les journalistes et le journalisme en vue de préserver l'essence du métier, la liberté d'expression. Puisque très souvent, dans le zèle de réguler, bon nombre de régulateurs tombent dans ce piège qui rapidement fait de la presse une caisse de résonnance des pouvoirs publics. Ce qui dresse le lit à toutes sortes de vice réduisant le journaliste à un simple informateur suivant les desideratas des politiques ; et l'écartant de sa mission d'éducateur, d'objecteur de conscience et parfois de sentinelle. Visant plus le ''gombo'' que la fierté que procure le travail bien fait, il passe à côté de l'essentiel.
Certes, au regard de la carrure des personnalités qui la composent, la Haac actuelle inspire confiance. Toutefois, elle suscite assez de craintes justifiées ou non puisque toute régulation qui commence par la suspension des espaces d'expression, finit souvent par être nuisible même aux véritables acteurs des médias qui opèrent en toute légalité.
Edouard ADODE