MODE DE REMPLACEMENT DES ELUS COMMUNAUX FCBE DISSIDENTS

 

Paul Hounkpè affiche une complicité avec le Br et l'Upr 

 

. Les cas de Sinendé mettent à nu le double jeu des cauris

 

Les derniers développements de l'actualité politique au Bénin et particulièrement dans la commune de Sinendé ont jeté un froid dans le ressentiment de la population béninoise sur la position du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe) dirigé par Paul Hounkpè. Pour mémoire, le Bureau Exécutif National de la Fcbe a retiré sa confiance à certains membres de l'exécutif et des commissions permanentes du conseil communal de Sinendé qui avaient fait une déclaration d'adhésion à un autre parti politique que la Fcbe qui les avait positionnés lors des communales de 2020. Et ceux-ci ont été tout simplement remplacés. La raison que les observateurs évoquent pour cette sanction à l'encontre des conseillers " indisciplinés" est le changement idéologique que ceux-ci ont effectué. 

 

En cela, il n'y devrait rien avoir à objecter. La réforme du système partisan, du code électoral et particulièrement de la loi nº 2020-13 du 04 juin 2020 portant interprétation et complétant la loi nº 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin !  Cependant, une analyse approfondie de cette actualité constitue un virement jurisprudentiel. La Fcbe n'avait jamais sanctionné un militant qui a abandonné sa barque pour une autre quelle que soit la situation de ce dernier. Des maires, des chefs d'arrondissements, des membres des commissions permanentes des conseils communaux élus sous les couleurs de la Fcbe ont eu à quitter le parti sans que le bureau exécutif du parti ne leur retire la confiance. L’actuelle maire de Kandi devenu membre de l'Union Progressiste le Renouveau (Upr), l’actuel maire de Sinendé devenu membre du Bloc Républicain (Br) et candidat aux dernières législatives sous les couleurs de son nouveau parti sont des exemples très illustratifs. Ces derniers n’ont jamais été inquiétés pour avoir abandonné la Fcbe. 

 

Les mêmes causes ne devraient-elles pas produire les mêmes effets ? La réponse n'est pas forcément sans équivoque dans la logique du bureau exécutif national de la Fcbe puisqu'il faut aussi tenir compte d'autres facteurs qui échappent certainement à la loi. En réalité, tous ceux qui avaient quitté la Fcbe déposaient valises au niveau des partis de la mouvance présidentielle. Ce qui devrait susciter le courroux de la Fcbe du moment où les démissionnaires rejoignaient la troupe adverse faisant d'eux des transfuges. Mais, Paul Hounkpè et les siens n'ont jamais envisagé prendre une quelconque sanction, même disciplinaire, pour décourager d'autres actes de transfuges jusqu'au jour où des conseillers Fcbe et Upr de Sinendé font une déclaration de démission et rejoignent aussitôt un parti de l'opposition, Les Démocrates. Le bureau exécutif national de la Fcbe sanctionne sans perdre une seconde alors qu'il devrait même se réjouir du moment où des conseillers Upr de cette commune ont rejoint le rang de l'opposition aux côtés d'autres conseillers Fcbe qui se réclame déjà de l'opposition, en tout cas de façon officielle. 

 

Le pire, le Ben fait confiance à un militant Upr et deux militants Br qu'il élève respectivement au rang de deuxième adjoint au maire et président de commissions permanentes. Rien que du pied !

 

En conséquence, on peut déduire que ce n'est la démission qui fait problème à la Fcbe mais la destination du démissionnaire et on peut donc dire que le Ben de la Fcbe fait la politique de deux poids deux mesures avec ses militants et montre que son idéologie est la défense des intérêts du chef de l'État, le président Patrice Talon, que de sa position officielle qui est l'opposition. 

 

K.M

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