DÉCÈS TRAGIQUE DU JEUNE FAYÇAL OUOROU 


Les policiers touchés mais plus engagés à servir à Parakou 


. De grands changements déjà constatés sur les routes

Dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier, un jeune homme nommé Fayçal Ouorou Gani a trouvé la mort dans une situation qui implique des éléments de la police républicaine à Parakou. Ce drame a jeté de l'effroi sur les béninois qui désormais semblent oublier tous les mérites de cette police. A Parakou, les éléments de la police républicaine ne sont pas restés insensibles, sur le terrain, il est bien remarqué combien ils sont touchés mais restent déterminés à servir avec abnégation et beaucoup plus de professionnalisme. 


A travers un communiqué publié le 22 novembre dernier, les autorités policières béninoises ont déploré l’attitude de certains agents de la police républicaine qui, au cours de leur patrouille la nuit du 18 au 19 novembre dernier à Parakou se sont rendus coupables de la mort d’un jeune homme. L’acte a été vivement condamné par le ministre de l’intérieur et de la sécurité Alassane Séïdou qui a d’ailleurs mis en garde tous les agents de la police au cours d’une rencontre avec le haut commandement de la police républicaine.


Quelques semaines après ce drame, à Parakou, les éléments de la police républicaine affichent un nouveau visage rassurant. Dans les premières heures qui ont suivi la découverte du corps sans vie du jeune Fayçal Ouorou Gani, bon nombre de citoyens ont commencé déjà à voir les agents de la police avec dédain et mépris comme s’ils étaient tous des ‘’assassins’’ et ennemis des populations. Ainsi, sur les routes de la cité des Koburu, il est noté de petits gestes de provocation surtout lors de contrôle des pièces de motos. Des motocyclistes tentent de plus en plus de foncer sur les agents de la police en mission.  


Dans le regard de chaque policier, on lit aisément la déception. « C’est pour dire après que c’est nous qui sommes méchants pour vous », murmurait un flic à un usager de la route interpellé pour défaut des pièces de sa moto juste après le carrefour des Tp. A chaque interpellation, usagers et policiers se regardent en chiens de faïence. L’un craignant de recevoir des coups mortels et l’autres s’évitant de jeter encore de l’opprobre sur sa corporation. De part et d’autre, les regards sont chargés d’émotion. 
Contrairement à ce qui s’observait sur les routes de Parakou avant ce drame, désormais quand un usager indélicat tente de foncer sur un policier, ce dernier cède le passage et sans lancer sa matraque dans le dos du motocycliste. D’ailleurs, le dispositif déployé sur le terrain pour lutter contre les infractions du code de la route s’est nettement amélioré. A Parakou, on ne voit plus d’agents de police qui surgissent sur la route pour interpeller les usagers. L’effectif est même renforcé au cours de ces contrôles donnant lieu à une présence remarquable de policiers sur la route à chacune de leur descente. Les patrouilles nocturnes continuent d’être observées au cœur de la ville tout comme dans les périphéries. Elles se déroulent désormais sans les contrôles fantaisistes qui pourraient déboucher sur des exactions.  


Au demeurant, l’heure n’est plus à la légèreté. La police républicaine à Parakou travaille pour regagner la confiance des populations. Les échanges entre policiers sont de plus en plus cordiaux et dépourvus de violence. Ce qui augure d’une police véritablement communautaire s’il ne s’agit pas d’un professionnalisme circonstanciel comme un feu paille. 


Edouard ADODE

Retour à l'accueil